N’écartez pas les obligations !

N’écartez pas les obligations !


Il est loin le temps où les obligations représentaient des actifs stables, prévisibles et générateurs de revenus réguliers. Faut-il pour autant les écarter des stratégies de placement ? « Certainement pas, affirme Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier. Les obligations conservent leur utilité, mais la stratégie doit évoluer. »

Un rôle défensif toujours recherché

Pour Rose Marcello, vice-présidente et cheffe de la clientèle institutionnelle à iA Gestion mondiale d’actifs, l’importance des obligations se mesure d’abord par leur rôle stabilisateur. « Les obligations permettent d’amortir les chocs quand les marchés boursiers deviennent plus volatils », explique-t-elle.

Cette fonction défensive séduit particulièrement les clients fortunés qui, malgré une plus grande capacité à absorber les variations de valeur, recherchent une certaine prévisibilité. Dans un contexte de turbulence boursière, elles permettent de protéger un patrimoine déjà acquis en vue de la planification successorale, selon les experts.

Étant donné la forte valorisation actuelle des marchés boursiers, il est judicieux d’avoir un composant stable dans son portefeuille, soutient Rose Marcello. « Dans un contexte où plusieurs banques centrales amorcent un cycle de baisse des taux, cela pourrait générer des gains supplémentaires », souligne-t-elle.

Une allocation sur mesure

À la question sur le poids optimal des obligations dans un portefeuille, les experts refusent de se prononcer. Tout dépend du profil de l’investisseur, de son horizon de placement et de ses objectifs, souligne Rose Marcello. Si le modèle classique d’un portefeuille équilibré de 60 % en actions et 40 % en obligations a longtemps prévalu, « les investisseurs disposent aujourd’hui d’autres outils pour diversifier leur allocation, notamment avec des actifs alternatifs », dit-elle.

« Les obligations demeurent essentielles à la stabilité des portefeuilles, mais elles doivent être pensées dans une catégorie plus large de revenu fixe pour inclure d’autres instruments, comme des fonds négociés en Bourse (FNB) », conseille Mary Hagerman, gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement au Groupe Mary Hagerman de Raymond James. Toutefois, leur poids dans l’allocation doit être ajusté selon le profil de risque, l’horizon de placement et la conjoncture économique.

« L’adaptation devient nécessaire, renchérit Sandy Lachapelle, présidente de Lachapelle Finances intelligentes. Il est possible de procéder à une diversification accrue à l’intérieur même des portefeuilles obligataires. »

Des obligations d’États plus sécuritaires, des obligations de sociétés privées offrant des rendements supérieurs et des dettes à court ou à long terme générant différents types de revenus peuvent faire partie d’un portefeuille plus dynamique, selon elle.

« L’univers du revenu fixe est en pleine mutation et rapproche les pratiques des particuliers fortunés de celles des investisseurs institutionnels », observe Sylvain De Champlain. Ces derniers recourent depuis longtemps à des solutions obligataires diversifiées, combinant gestion active, stratégies alternatives et produits spécialisés pour réduire la volatilité et préserver la stabilité à long terme. Des véhicules qui exigent d’être bien conseillé pour adopter la meilleure démarche afin d’optimiser les portefeuilles.

Planification financière De concert avec vous, nos conseillers mettront en place toutes les stratégies financières nécessaires à l’élaboration de votre plan financier.